Après une année 2023 marquée par la flambée des taux d’emprunt, le marché du crédit immobilier retrouve des couleurs depuis le mois décembre et… le sourir pour les emprunteurs.
Des taux en baisse et des banques qui entrent de nouveau en compétition pour obtenir des clients : les emprunteurs ont de quoi se réjouir !
Et c’est sans compter l’initiative du député Lionel Causse, qui vient de déposer une proposition de loi visant notamment à permettre aux banques de s’affranchir de la règle d’endettement plafonnant la capacité d’emprunt des ménages les plus aisés. Autant de bonnes nouvelles qui se traduisent concrètement dans l’obtention d’un crédit immobilier.
+70 % de des dossiers finançables
Force est de constater que les Français ont retrouvé de l’optimisme. Plus de 30,000 dossiers ont été ouverts en février 2024, contre seulement 18,000 en décembre, mois où les taux ont atteint leur apogée.
Une embellie qui ne doit pas faire oublier la fragilité de la situation actuelle : les volumes de dossiers reçus sont encore inférieurs de 35 % à ceux comptabilisés en mars 2023.
3.95 % : le taux moyen sur 20 ans en baisse continue
Depuis le point haut de décembre, les taux des crédits baissent : en mars, plus de 7 barèmes sur 10 s’affichent en dessous des 4.30 % sur 20 ans.
Mieux : un tiers d’entre elles se positionnent sous la barre des 4.10 %. Pour rappel, en fin d’année 2023, 60 % d’entre elles affichaient un taux supérieur à 4.30 %.
C’est donc bien la preuve que le coût du crédit a commencé à diminuer. Un emprunt de 200,000 EUR sur 20 ans contracté en novembre nécessitait le remboursement de 102,378 EUR d’intérêts, environ 5 fois plus qu’en 2021. Ce montant est désormais tombé à 89,600 EUR, soit 13,000 EUR d’intérêts en moins.
+ 10,000 EUR : la hausse de la capacité d’emprunt des ménages
Moins d’intérêts à payer permet d’emprunter davantage de capital.
Entre janvier 2022 et novembre 2023, les ménages affichant 4,000 EUR de revenus nets ont perdu 70,000 EUR de capacité d’emprunt. Depuis, la tendance s’est inversée. Ce même foyer peut désormais emprunter 222,000 EUR, soit 9,000 EUR de plus qu’il y a 4 mois. Un montant suffisant pour gagner plusieurs mètres carrés lors d’un achat immobilier.
Pour les ménages aux revenus plus confortables, 7,000 EUR nets/mois, le gain s’élève même à 15,000 EUR.
+19 % : l’augmentation de la part des dossiers finançables
Il est l’un des principaux freins à l’acquisition immobilière.
Depuis le 1er janvier 2022, les emprunteurs ont l’obligation – sauf dérogation – de respecter un taux d’endettement. Impossible pour un Français de consacrer plus de 35 % de ses revenus nets avant impôt au remboursement d’une mensualité de crédit immobilier. Conjuguée à la hausse des taux, cette norme a écarté du marché bon nombre de candidats à l’achat.