Le taux d’usure, taux maximum auquel une banque peut prêter à un particulier, devrait légèrement être revu à la hausse dés le 1/07/2022 ; entre 0.15 et 0.20 %.
Une décision qui doit permettre aux ménages de continuer à devenir propriétaires, en dépit de l’Inflation.
À partir de ce vendredi 1er juillet, le marché du crédit immobilier devrait sentir l’étreinte du taux d’usure se relâcher ; légèrement…
Il ne s’agît toutefois pas de la bouffée d’oxygène espérée par les professionnels.
De fait, le taux d’usure, soit le taux maximum auquel une banque peut prêter à un particulier, va être relevé « de 15 à 20 points de base environ, selon la durée », à partir du 1er juillet.
Concrètement, ce taux va grimper de 2.40 % à 2.55 % voire 2.60 % pour les prêts d’une durée de 20 ans et plus, la plus couramment accordée. Pour les crédits de 10 à 20 ans, le plafond s’établira à 2.58 % ou 2.63 % (contre 2.43 % aujourd’hui).
Calculé par l’institution financière chaque trimestre, ce taux plafond est censé refléter la moyenne des taux d’intérêt constatés au cours des trois mois précédents. Il inclut tous les coûts liés au crédit : le taux d’intérêt, bien sûr, mais aussi l’assurance emprunteur, les frais de garantie (caution, hypothèque) et de dossier.
Ce relèvement est donc logique en cette période de flambée des taux d’intérêt. Ils s’élevaient en moyenne à 1.06 % en décembre 2021 contre 1.38 % en mai, hors assurances ; « cette législation du taux maximum est faite pour éviter des taux d’emprunt excessifs ».
Les banques et les courtiers insatisfaits
Les professionnels ont en effet plaidé leur cause auprès du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pour qu’il opère un rehaussement d’envergure, et un changement du mode de calcul inadapté d’après eux ; certains espéraient même qu’il soit ramené à 3 %.
Une possibilité balayée par Bercy en accord avec la Banque de France, après avoir consulté l’ensemble du secteur ces derniers jours. Les banques et les courtiers estiment le taux maximum actuel trop bas pour permettre au plus grand nombre d’emprunter, en particulier les primo accédants.
À partir du 1er juillet, les banques prévoient d’augmenter leurs taux d’intérêt de 0.30 %, si bien que sous peu, seules les personnes fortunées, disposant d’un apport personnel conséquent, pourront devenir propriétaires.
Plusieurs réseaux bancaires restreignent d’ailleurs déjà l’octroi de crédits, dont la Société générale et sa filiale Crédit du Nord, HSBC et la BNP Paribas qui tendent à ne plus travailler avec des courtiers.
Le dispositif ne doit pas devenir une mécanique d’exclusion des ménages pour financer leurs projets solvables.
De son côté, la Banque de France ne constate pas une érosion de la production de prêts, qui reste historiquement très élevée et progresse de plus de 6.50 % en rythme annuel.
En ce sens, la Banque de France a estimé « juste » de conserver la « méthode normale de calcul », au moins pour ce trimestre.