Après s’être inquiétés de la Déflation, le retour possible de l’Inflation fait trembler.
Pour autant, la publication d’un ou plusieurs indices ne permet pas de conclure au retour de l’Inflation.
Bien sûr, le taux d’Inflation aux États-Unis a dépassé les 5 % et les 2 % en Allemagne ; il ne faut cependant pas oublier que nous sommes dans une période extraordinaire.
Au sens littéral, l’Inflation est nulle et il y a un manque de demande.
En avril 2020, le cours du baril de pétrole était inférieur à 20 USD, ce qui est négatif sur le marché à terme.
La reprise de l’Inflation est liée au retour à la normale, et cette reprise est encore anarchique en raison du chaos régnant sur les lignes de production depuis plus d’un an.
Il est donc logique que des goulets d’étranglement, ainsi que des pénuries apparaissent et que les prix des matières premières remontent après une forte baisse.
Alors que les restrictions sont levées presque simultanément à l’échelle mondiale, tout comme le plan de relance, la demande est vouée à exploser.
La question est alors de savoir si la hausse des prix est temporaire ou bien ancrée dans le temps.
Il convient de rappeler que l’Inflation est une perte du pouvoir d’achat d’une monnaie, qui entraîne une augmentation générale et durable des prix.
Pour se nourrir, elle doit répercuter la hausse des prix des biens et services sur les salaires.
Actuellement, le retour de l’Inflation vient principalement des États-Unis ; en Europe, le taux d’Inflation sous-jacente calculé après exclusion des biens et services volatils est toujours inférieur à deux points.
Néanmoins, en raison de la liquidité de la place financière, du coût de la transition énergétique, du vieillissement de la population et de l’augmentation de la demande salariale, il n’est pas inimaginable que les prix augmentent plus rapidement.
Les consommateurs échouent souvent parce que leurs revenus peuvent difficilement suivre les changements de prix. La désindexation des salaires mise en place dans les années 1980 peut avoir un impact négatif sur le niveau de vie de la famille.
Toute personne dont le revenu ne peut pas suivre le prix perdra de l’argent. Ceci s’applique aux pensions, prestations non-indexées,etc…
Le taux de change du Livret A va-t-il augmenter ?
Traditionnellement, les épargnants font partie des perdants.
Tandis que l’Inflation augmente et que les taux d’intérêt continuent de baisser, le rendement réel de nombreux produits d’épargne peut être négatif. Ainsi, le Livret A devrait être négatif cette année, de 1 à 1.5 point.
En effet, le taux d’intérêt généré par le livret A est actuellement de 0.5 %, tandis que le taux d’Inflation devrait osciller entre 1.50 % et 2 %.
Le taux d’intérêt du livret A est déterminé sur la base de la moyenne semestrielle du taux d’Inflation et du taux des prêts interbancaires à court terme, arrondis au dixième près, et ne peut être inférieur à 0.50 %.
Le taux des prêts interbancaires étant d’environ -0.50 %, le taux d’intérêt du livret A a bénéficié de la clause de prix de réserve de 0.50 % jusqu’au début de l’année en cours.
Avec la montée de l’Inflation, la question du relèvement des taux d’intérêt du Livret A se posera définitivement au 1er février 2022.
Le Gouvernement devra alors arbitrer entre le rendement de l’Épargne et la reprise de la Consommation.
Pour inciter les familles à réduire leur Épargne Covid-19, la tentation sera alors grande de ne pas réévaluer les taux d’intérêt, mais en même temps, le Gouvernement devra considérer l’approche de l’élection présidentielle.
Le dilemme sera donc difficile à résoudre…
On estime que le taux de rendement réel de l’Euro Life Insurance Fund en 2021 est nul voire négatif. En effet, sur la base des résultats de l’année dernière, le rendement total devrait être d’environ 1.20 %.
L’Inflation fera certainement monter les taux d’intérêt, mais la Banque centrale européenne veillera à ce que cela ne mette pas en péril la solvabilité des pays. Quoi qu’il en soit, le fonds EUR est un pétrolier avec une grande inertie, qu’il soit à la baisse ou à la hausse.
Les dividendes suivent l’Inflation ; les investissements en actions sont souvent plus performants que les obligations.
Les dividendes suivent l’Inflation car l’Entreprise peut constamment ajuster les prix.
Les taux d’intérêt des obligations sont fixés au moment de l’émission, à l’exception des taux d’intérêt variables.
De plus, pendant les périodes de hausse de l’Inflation, les anciennes obligations seront décotées. En termes de stocks, la priorité doit être donnée aux secteurs où l’Entreprise peut ajuster les prix ; les entreprises engagées dans des activités haut de gamme seront prioritaires.
Pendant les périodes d’Inflation, les gens doivent se méfier des ajustements du Marché des changes, qui peuvent nuire à la rentabilité des investissements étrangers en actions. L’Immobilier est généralement considéré comme une valeur refuge, que ce soit en période d’Inflation ou non.
Dans les années 1970 et 1980, à l’ère de l’Inflation élevée, alors que la valeur du principal à rembourser diminuait d’année en année, il était propice à l’emprunt pour acheter un bien immobilier.
Si leurs salaires se maintiennent, les emprunteurs bénéficieront souvent de l’Inflation, risquant, le cas contraire, d’être perdants.
Le défi du remboursement de la dette souveraine
En matière, d’Inflation,ce n’est jamais le bon niveau ; il est soit trop bas, soit trop haut.
Les pouvoirs publics ont encore du mal à la contrôler.
De fait, lorsqu’elle s’apprécie, il est difficile de l’arrêter si la Croissance n’est pas complètement stoppée par une hausse drastique des taux d’intérêt.
Pour les pays étant lourdement endettés, cette voie est risquée. En effet, espérer que le taux d’Inflation se situe entre 2 % et 4 % est un vrai compromis permettant de faciliter le remboursement de la dette sans provoquer de réels déséquilibres économiques et financiers.