Face à la hausse des prix de l’Immobilier, les acheteurs n’ont d’autres choix que d’étaler la période d’amortissement de l’emprunt sur des durées de plus en plus longues. La durée moyenne d’un emprunt immobilier s’élève actuellement à 20 ans.
239 mois, soit vingt années ; jamais les Français n’ont emprunté sur d’aussi longues durées pour acheter un bien immobilier.
C’est en tout cas ce qui ressort du dernier rapport de l’Observatoire crédit logement/CSA.
Même en 2008, au plus fort de la crise des subprimes, la durée moyenne était deux ans plus courte (222 mois).
À noter que l’allongement des durées a presque parfaitement compensé la hausse des taux.
Emprunter plus longtemps pour faire passer son dossier
Cet allongement des taux profite notamment aux moins de 35 ans, 78 % d’entre eux ayant contracté un prêt de plus de 20 ans, mais aussi aux investisseurs locatifs.
Allonger la durée permet de passer sous la barre fatidique des 35 % imposé par les autorités de contrôle des banques en matière de coefficient d’endettement, et atténue par là même les conséquences sur l’accès au crédit, tant d’un point de vue de la hausse des prix des logements que de celle des taux d’apport personnel exigés.
Les acheteurs se heurtent désormais à plusieurs obstacles.
Tout d’abord la hausse phénoménale des prix un peu partout en France (+40 % par exemple à Lyon en 5 ans, +57 % à Rennes, +68 % à Angers…), et ce même dans les zones rurales, particulièrement depuis les confinements, ce qui les oblige à emprunter davantage et donc à allonger la durée si cela est nécessaire.
Il faut également rester sous la barre des 35 % d’endettement imposée par le Haut conseil de la stabilité financière (HCSF), ce qui n’est plus si simple compte tenu des prix de la Pierre et de la remontée des taux.
Emprunter plus longtemps peut permettre de rester du bon côté de l’endettement.
En 2002, et ce alors que les taux étaient bien plus importants qu’actuellement, la durée moyenne ne s’élevait qu’à 14 ans (170 mois).
La barrière des taux d’usure
Les taux, restent bien en-dessous de l’Inflation.
Malgré leur augmentation depuis le début de l’année : 1,80 % en moyenne sur 15 ans, 2 % sur 20 ans et 2.20 % sur 25 ans… en octobre. Les taux ont beaucoup augmenté par rapport aux mois précédents, notamment pour les profils les moins attrayants à l’instar des primo-accédants.
En juin, ce n’était déjà pas terrible, avec un dossier sur quatre qui ne passait pas à cause des taux d’usure… tout laisse à penser que la fin d’année sera pour le moins compliquée…
À terme, et une fois le coefficient d’endettement poussé à son maximum, ainsi que la durée, l’on pourrait assister à une baisse des prix de l’Immobilier.