Les OPCI sont entrés en phase de décollecte dès le 4e trimestre 2022 ; depuis, leur chute n’a fait que s’accentuer. Au 4e trimestre 2023, ils ont subi plus de 1.3 milliard d’EUR de retraits et terminent l’année avec une décollecte nette globale de plus de 3,1 milliards d’EUR.
Ce phénomène touche désormais la majorité des véhicules. Les retraits subis par 4 d’entre eux expliquent néanmoins 85 % du montant de la décollecte annuelle.
Trimestre après trimestre, la décollecte des OPCI s’amplifie. Leur niveau de décollecte nette est passé de -135 millions d’EUR, au dernier trimestre 2022, à près de -1,3 milliards d’EUR au 4 cours du dernier trimestre 2023.
Les OPCI terminent l’année 2023 avec un niveau de décollecte jamais atteint, à savoir -3,1 milliard d’EUR.
Ce phénomène, amorcé fin 2022, après plusieurs trimestres de collecte nette, n’affectait alors que quelques véhicules ; il touche désormais la majorité des OPCI grand public.
Qu’est-ce qu’une OPCI ?
Les OPCI ont été créés en 2005 (Ordonnance n° 2005-1278) et sont agréés par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Comme les Sicav ou les FCP, ils permettent à plusieurs épargnants de regrouper leur mise et d’investir dans la pierre sous une forme indirecte.
Les OPCI sont gérés par une société de portefeuille, préalablement agréée par l’AMF.
Réglementairement, l’actif d’un OPCI est constitué d’au moins 60 % d’investissements à caractère immobilier ; il doit conserver un volant d’actifs liquides (10 %) afin de pouvoir répondre aux demandes de retraits.
Dans certaines limites, les OPCI peuvent emprunter pour acquérir des immeubles.
Des emprunts d’espèces sont aussi possibles, mais ils ne doivent pas excéder 10 % de la valeur des actifs immobiliers.
Contrairement aux OPCVM, les OPCI ne sont pas cotés sur les marchés financiers, ce qui les immunise partiellement contre les aléas de Marché.
La majorité des OPCI grand public sont en situation de décollecte nette en 2023
Comme le rappelle Christopher Puyraimond, analyste à l’IEIF, dans la dernière étude de l’institut consacrée aux OPCI, seuls 8 véhicules présentaient une décollecte nette en 2022.
En 2023, 16 OPCI -sur 24 au total- sont en situation de décollecte nette.
En 2022, les véhicules en décollecte ne pesaient en outre, en termes de capitalisation, qu’environ la moitié du marché. En 2023, ils représentaient 94 % de l’actif net du marché, constate l’IEIF.
La décollecte touche plus fortement les véhicules les plus imposants du marché
Ce sont d’ailleurs les OPCI les plus imposants par la taille -donc, souvent, les plus anciens-, qui subissent les plus forts retraits.
4 véhicules expliquent à eux seuls plus de 85.50 % des montants désinvestis.
Opcimmo, qui demeure la première capitalisation du marché des OPCI (plus de 5.4 milliards d’EUR), concentre près de 50 % des retraits.
En 2022, le produit phare d’Amundi Immobilier figurait d’ailleurs déjà à la première place des OPCI les plus décollecteurs, mais avec, alors, un modeste – 185 millions d’EUR.
D’autres poids lourds de la côte sont venus le rejoindre en 2023 ; c’est le cas de BNP Paribas Diversipierre (- 440 millions d’EUR), Swisslife ESG Dynapierre (- 405 millions d’EUR), Axa Selectiv’Immo ( -345 millions d’EUR), ou bien encore, dans une moindre mesure, Immo Diversification ISR, chez AEW Ciloger (- 119 millions d’EUR).
7 OPCI restent en situation de collecte nette positive
Quelques OPCI restent néanmoins encore en situation de collecte positive.
Il s’agit le plus souvent, à l’inverse des décollecteurs, de produits de création récente et donc de faible capitalisation.
« À l’exception des OPCI Groupama Gan Pierre 1 et Silver Génération, ces véhicules ont été créés il y a moins de 3 ans », précise l’IEIF. La collecte nette cumulée par l’ensemble de ces 7 OPCI (96 millions d’EUR) pèse cependant peu face à l’ampleur de la décollecte nette des 16 décollecteurs (3,24 milliards d’EUR)…