La collecte nette de l’ensemble des fonds immobiliers, SCPI, OPCI et unités de compte immobilières, est passée dans le rouge au cours du quatrième trimestre 2023, avec une baisse de -1,3 Md€.
Les SCPI sont les seules à demeurer en territoire positif… Les chiffres dévoilés le 8 février dernier par l’ASPIM estiment la décollecte nette de l’ensemble des fonds immobiliers non cotés à 1,3 Md€ au cours du 4e trimestre 2023.
Ce sont une nouvelle fois les OPCI qui tirent les statistiques vers le bas. Mais pas que…
OPCI et UC immobilières : décollecte trimestrielle et décollecte annuelle
La décollecte des OPCI s’est encore accentuée au cours du dernier trimestre 2023 ; très fortement accentuée, même.
Les OPCI ont subi des retraits à hauteur de 1,3 Md€, contre -791 M€ au trimestre précédent et après, déjà, un 1er semestre négatif.
Leur décollecte annuelle 2023 s’inscrit donc à -3 Md€ ; du jamais vu… Les unités de compte immobilières, qui avaient résisté aux 1eret 2e trimestres, avec une collecte encore positive, sont elles aussi passées dans le rouge au cours du deuxième semestre.
Leur décollecte du quatrième trimestre (-814 M€) est du même ordre que celle du troisième (-823 M€).
Ces forts replis épuisent les réserves constituées au cours de la première partie de l’année. Les UC affichent elles aussi une décollecte annuelle de -646 M€. Les capitalisations de ces deux catégories de véhicules accusent le coup. Celle des OPCI passe de 20,2 Md€ à 15,3 Md€ ; celle des UC, de 25 Md€ à 23,5 Md€.
La collecte des SCPI recule, mais résiste
Côté SCPI, le bilan annuel reste positif. En territoire positif, plus précisément.
Selon les données de l’ASPIM, ces dernières auraient engrangé, sur l’ensemble de l’exercice 2023, 5,7 Md€ de souscriptions nettes, soit tout de même deux fois moins qu’en 2022 (10,1 Md€).
Une année effectivement « exceptionnelle », comme le souligne l’association professionnelle.
Ce résultat n’est évidemment pas une surprise. Il confirme le renversement de tendance amorcé depuis le 2e trimestre 2023, tendance qui s’était encore accentuée au cours du 3e trimestre dernier, sous l’effet de la vague d’annonces de baisse du prix des parts d’une vingtaine de SCPI.
L’ASPIM ne chiffre pas précisément la collecte nette du 4e trimestre, mais uniquement la collecte brute. Cette dernière s’établit à 1,24 Md€. Soit un montant encore en deçà de celui enregistré au 3e trimestre (1,35 Md€).
Rachats de parts de SCPI : un volume toujours significatif
La collecte nette des SCPI devrait quant à elle se situer aux alentours des 800 M€, un chiffre similaire à celui du 3T (852 M€). Mais c’est la poursuite des vagues de rachats qui continue de poser problème.
Au 3e trimestre, les SCPI avaient enregistré pour environ 1,7 Md€ d’ordres de rachats, compensés à hauteur de 500 M€ par les nouvelles souscriptions , ce volume reste tout aussi « significatif » au 4T.
Selon l’ASPIM, les ordres de rachats s’élèvent, sur ce dernier trimestre, à 1,3 Md€, après compensation à hauteur de 400 M€.
Même si ce montant est en retrait par rapport au trimestre précédent, il conduit à une nouvelle hausse du nombre de parts en attente. A la fin du 3T, ces dernières représentaient déjà 1,2Md€, soit 1,3 % de la capitalisation des SCPI.
Les parts en attente : 2,3 % de la capitalisation des SCPI
Contre, rappelons-le, 0,36% à la fin du 1er semestre et une moyenne historique toujours inférieure à 0,2 % du Marché… Le chiffre, à fin 2023, est encore plus préoccupant. Puisque les parts en attente s’élevaient à 2,1 Md€, soit 2,3 % de la capitalisation.
Comme au trimestre précédent, la situation est cependant très contrastée, selon les SCPI. Le problème est concentré sur 45 % des SCPI gérées par 17 sociétés de gestion, souvent celles qui ont annoncé des révisions à la baisse des prix de souscription.
Pour les 55 % restantes (121 sur 216), gérées par 40 sociétés de gestion, aucun problème de parts en attente. Logique, puisque ces dernières ont trusté l’essentiel de la collecte brute, à savoir 80 % du 4e trimestre.
Il y a bien désormais clairement deux marchés pour les SCPI…