Les taux d’usure, révisés mensuellement depuis le 1er février 2023, sont toujours en hausse pour le mois d’août (+ 0,24 point), bien que moins qu’en juillet. Ils viennent de dépasser le seuil symbolique des 5 % pour les prêts sur 10 ans et plus.
Par ailleurs, la Banque centrale européenne a elle aussi relevé ses taux de 0,25 point.
Deux hausses qui devraient contribuer à la poursuite du mouvement de remontée des taux des banques dans les prochaines semaines, jusqu’à un retour des taux à 5 %…
Taux d’usure à plus de 5 % désormais sur tous les prêts sur 10 ans et plus…
Les nouveaux taux d’usure pour le mois d’août sont à nouveau en hausse, mais moins qu’en juillet. Sur 20 ans et plus, la durée des crédits actuellement la plus répandue dans un contexte de forte remontée des taux de crédit, ils ont augmenté de 0,24 point passant de 5.09 % à 5.33 % contre + 0.41 point en juillet. Pour la première fois depuis 2012, les taux d’usure dépassent ainsi le seuil symbolique de 5 %, sur toutes les durées de crédits supérieures à 10 ans. En effet, les taux d’usure atteignent désormais 5.12 % 4.84 % pour les prêts sur 10 à 20 ans .
L’augmentation des taux d’usure semble ralentir au mois d’août avec une hausse moins forte qu’en juillet. Pour autant, avec une hausse de près d’un quart de point, elle reste significative et devrait se poursuivre au cours des prochains mois compte tenu de sa révision mensuelle et des barèmes que nous recevons, désormais de plus en plus souvent compris entre 4 et 4.90 % sur toutes les durées… Cela démontre que la hausse des taux de crédit a été très rapide ces dernières semaines et qu’elle n’est pas terminée.
Une nouvelle fois, la BCE a décidé de procéder à une hausse de ses taux directeurs de 0,25 point, comme en mai et en juin, pour la 8ème fois consécutive.
Ainsi, l’Institution poursuit sa politique de resserrement monétaire dans un contexte d’accalmie de l’inflation tout en ayant conscience de son impact sur la demande de crédits tant des entreprises que des ménages, à son plus bas niveau. Le taux de dépôt atteint ainsi 3.75 %, le taux de refinancement, 4.25 % et le taux de la facilité de prêt marginal 4.50 %.
Le taux de refinancement de la BCE est de retour à son niveau de 2008, à 4.25 %, à un moment où les taux de crédit atteignaient en moyenne 5 % sur 20 ans ! Tant que la BCE poursuivra le relèvement de ses taux directeurs, il sera compliqué pour les banques de rentabiliser les crédits qu’elles accordent sans augmenter à leur tour les taux de crédits… mais jusqu’à quand ?
En outre, avec la hausse du taux de dépôt à 3.75 %, taux auquel les banques sont rémunérées lorsqu’elles placent leur argent à la BCE au lieu de le prêter, les banques sont moins incitées à prêter : en effet alors que pour les banques, placer sans risque leurs réserves à la BCE représentait un coût pour elles lorsque les taux étaient négatifs, désormais cela représente un moyen plus sûr et plus rentable de placer leurs liquidités, lorsqu’elles en ont.
Des taux fréquemment proposés à plus de 4 % sur 20 ans et plus
Dans ce contexte de remontée rapide des taux d’usure, les banques augmentent également leurs taux de crédits, mois après mois. Actuellement, et avant réception des barèmes du mois d’août qui, dans ce contexte, devraient également affichés encore des augmentations, les taux moyens sont de 3.75 % sur 15 ans, 3.90 % sur 20 ans et 4.20 % sur 25 ans, mais avec des taux fréquemment proposés à plus de 4 % sur 20 ans et plus.
Avec cette remontée très rapide des taux d’usure et la poursuite de la politique par la BCE de hausse des taux directeurs pour juguler l’inflation, le scénario de taux à 4.50 % d’ici la fin de l’année est maintenu, et peut être même la réapparition de taux à 5 % début 2024…
Tout dépendra de l’impact sur l’Économie de cette politique qui a précipité la demande de crédits à des niveaux historiquement bas. Cela devrait être encore le cas ces prochaines semaines compte tenu du fait que les emprunteurs voient leur capacité d’emprunt chuter mois après mois, ce qui, sans baisses de prix significatives, les conduit pour beaucoup dans l’incapacité d’acheter actuellement.