Après une période de repli prolongée, les prix de l’immobilier semblent amorcer une remontée progressive. Selon le dernier baromètre LPI/IAD publié en février 2025, les prix des maisons anciennes enregistrent une hausse de 0,3 % sur les trois derniers mois à l’échelle nationale, contrastant avec la baisse de 4,5 % sur un an observée en avril 2024.
Les appartements, bien que toujours en légère baisse, affichent une correction plus modérée qu’auparavant : sur les trois derniers mois, leurs prix n’ont reculé que de **0,8 %**, contre une diminution de **4,8 % sur un an** en avril dernier.
Pour Michel Mouillart, professeur d’économie et porte-parole du baromètre LPI/IAD, ces chiffres témoignent d’un retournement de tendance : « Globalement et pour l’ensemble du marché, les évolutions récentes annoncent donc le retour de la hausse générale des prix de l’ancien d’ici le printemps prochain ».
Un regain de confiance des vendeurs et une dynamique haussière
Le prix moyen des biens signés en France, maisons et appartements confondus, s’élève désormais à 3 254 euros par mètre carré, un chiffre quasi stable sur les trois derniers mois (-0,1 %). Cette stagnation marque une rupture avec la tendance baissière qui dominait le marché immobilier depuis 2023. »À partir de l’été dernier, une tendance à la lente remontée des prix s’est renforcée », analyse Michel Mouillart.
Dans ce contexte plus favorable, les vendeurs ont progressivement ajusté leurs attentes, optant pour une posture plus confiante. Ce phénomène se reflète dans la proportion croissante de villes où les prix des appartements repartent à la hausse : alors qu’en juin 2024, seules 16 % des villes de plus de 40 000 habitants connaissaient une augmentation, elles sont désormais 42 % à être concernées.
Toutefois, cette dynamique reste inégale selon les territoires. Si certaines zones urbaines affichent une reprise nette, d’autres peinent encore à retrouver leur attractivité d’antan.
Paris et les grandes métropoles amorcent leur rebond
Paris, les prix continuent d’afficher une baisse annuelle notable de 3,7 %, avec un prix moyen de 10 454 euros par mètre carré en février 2025. Toutefois, un changement de tendance est en cours : sur les trois derniers mois, les prix ont progressé de 1,1 %, signe d’une reprise naissante du marché dans la capitale.
Les disparités entre arrondissements restent fortes. Dans les quartiers les plus prisés, comme le VIIe arrondissement, les prix atteignent 14 792 euros par mètre carré, tandis que certains secteurs continuent d’afficher des valeurs plus modérées.
En province, plusieurs grandes villes connaissent également une hausse des prix. **Lille** affiche une progression annuelle de 2 %,Rennes +0,4 %, et Montpellier +0,7 %. Ces augmentations, bien que mesurées, confirment la tendance haussière observée depuis plusieurs mois. « Sur un marché qui a repris des couleurs, les hausses de prix se diffusent et se renforcent dans la plupart des métropoles, au fil des mois », souligne Michel Mouillart.
Prix moyen des logements dans les grandes villes en février 2024 au mètre carré et évolution sur 12 mois :
- Paris 10 454 EUR – 3,70 %
- Lyon 4 821 EUR – 5,30 %
- Marseille 3 623 EUR – 2,10 %
- Toulouse 3 696 EUR – 0,50 %
- Bordeaux 4 263 EUR – 6,60 %
- Lille 3 792 EUR + 2,0 %
- Nice 5 321 EUR – 1,60 %
- Nantes 3 711 EUR – 3,20 %
- Strasbourg 3 792 EUR – 0,40 %
- Montpellier 3 580 EUR + 0,70 %
- Rennes 3 928 EUR + 0,40 %
Le retour des acheteurs, moteur de la reprise
Cette remontée progressive des prix s’explique en grande partie par le retour des acheteurs sur le marché immobilier. Après plusieurs mois d’attentisme, les transactions ont repris un rythme plus soutenu : le nombre de compromis de vente signés au second semestre 2024 a ainsi progressé de 5,4 % par rapport à l’année précédente.
Cette embellie coïncide avec un facteur clé : la baisse des taux de crédit immobilier. Depuis début 2024, ces derniers ont reculé de plus d’un point en moyenne, améliorant ainsi la capacité d’emprunt des ménages et stimulant la demande.
Si cette tendance se poursuit, le marché immobilier pourrait progressivement sortir de sa phase de repli et amorcer un cycle haussier durable. Les prochains mois seront décisifs pour confirmer cette dynamique, qui semble déjà bien enclenchée dans plusieurs grandes villes françaises.