Fermetures d’agences immobilières et de courtage bancaire ; des promoteurs qui font faillite ; la crise immobilière est là et ses conséquences sont dramatiques pour nombre de professionnels du secteur.
Quels chiffres ?
Quels horizons ?
La crise du secteur immobilier en France se confirme.
L’augmentation des taux des crédits, liée à la hausse des taux directeurs de la BCE et de la hausse du taux d’usure, a eu l’effet attendu : Le Marché est devenu compliqué et le secteur s’effondre.
Si les ventes de biens restent élevées, les courtiers, les agences et les promoteurs font face à une faillite massive.
Les professionnels de l’immobilier font faillite l’un après l’autre
La crise sanitaire de la Covid-19 avait conduit à une situation inédite : les ventes immobilières ont explosé, portées par l’envie des Français de changer de lieu de Vie et des taux de crédit historiquement bas ; l’on parlait alors de taux inférieurs à 1.50 %, parfois même moins de 1%.
Cependant, depuis le début de la remontée du taux Directeur par la Banque Centrale Européenne (BCE), les taux des crédits ont explosé. Désormais, il faut compter sur des taux largement supérieurs à 3 % ; parfois 4 %. De quoi changer la donne pour les acheteurs qui perdent massivement du pouvoir d’achat, bloqué par un coefficient d’endettement plafonné à 35 %.
Face à l’impossibilité d’acheter le bien de leurs rêves, les acheteurs renoncent de plus en plus. Fin février 2023, le nombre de ventes immobilières en France a chuté de 8 % sur un an, tout en restant supérieur à un million ; toutefois, la tendance se confirme : le secteur est en crise.
Plus de 500 agences immobilières ont fait faillite.
Les faillites se multiplient : fin avril 2023, sur un an, 528 agences immobilières ont mis la clé sous la porte ; plus de 200 de plus qu’un an auparavant, et un nombre qui sans précédent depuis 2016.
Les données sont cependant à mettre en perspective : en 2013, année record de défaillances des agences immobilières, 900 avaient fermé en raison d’une crise économique mondiale ; il convient toutefois de rappeler que le nombre d’agences est largement supérieur en 2023 (plus de 40,000) à celui de 2013 (30,000).
Mais les faillites pourraient se poursuivre en raison des taux d’emprunt qui devraient rester élevés ; de fait, la BCE maintient sa politique de hausse des taux, tout comme les banques et autres établissements de prêt.
Si les agences sont sans aucun doute la partie visible de la crise, d’autres professionnels de l’Immobilier souffrent de l’inversion du Marché et du ralentissement des ventes.
En premier lieu, les courtiers : leur capacité à permettre d’obtenir des prêts à un taux attractif est mise à mal par la hausse des taux pratiqués par les banques.
Ainsi, ce sont 142 agences de courtage qui ont fermé leurs portes entre avril 2022 et 2023, soit 78 % de plus que l’année précédente à la même période.
Les promoteurs et constructeurs ne sont également pas épargnés : les logements neufs, généralement plus chers que les logements anciens, n’ont plus la cote, les Français ne pouvant plus y accéder ; et, sans Marché, c’est la faillite.
Ce sont 696 entreprises de construction et 111 promoteurs immobiliers qui ont fait faillite ou ont été placés en redressement judiciaires en un an à la fin avril 2023.
La situation ne devrait pas s’améliorer : le taux d’usure, soit le taux maximum auquel il est possible d’emprunter en France, a une nouvelle fois augmenté pour le mois de juin 2023.