Lorsque l’on souscrit à un contrat d’assurance vie ou de capitalisation, l’un des éléments essentiels à prendre en compte est le coût total de l’opération.
Parmi ces coûts, les frais d’entrée occupent une place de choix.
Bien qu’ils soient souvent perçus comme inévitables, ces frais sont négociables, et leur impact sur le rendement à long terme peut être considérable.
Pourquoi est-il crucial de comprendre et de négocier les frais d’entrée avant de signer un contrat d’assurance vie ou de capitalisation ?
Que sont les frais d’entrée ?
Les frais d’entrée sont des frais prélevés lors de la souscription à un contrat d’assurance vie ou de capitalisation. Ces frais sont souvent exprimés en pourcentage du montant investi et peuvent varier en fonction de l’assureur, du type de contrat et des options choisies.
Ils sont généralement déduits du capital versé lors de l’ouverture du contrat, ce qui signifie que seul le montant net (après prélèvement des frais) est investi.
Par exemple, si un investisseur place 10,000 € dans un contrat d’assurance vie avec des frais d’entrée de 3 %, il ne verra réellement que 9,700 € investis sur son contrat, le reste étant prélevé au titre des frais d’entrée. Ces frais peuvent être fixes ou dégressifs, selon les conditions spécifiques du contrat.
Pourquoi ces frais sont importants à prendre en compte ?
Les frais d’entrée peuvent avoir un impact non-négligeable sur la performance d’un contrat, surtout lorsque celui-ci est destiné à être conservé sur le long terme. En effet, ces frais réduisent immédiatement le capital investi et, en conséquence, le rendement global du contrat.
Plus la durée de l’investissement est longue, plus l’effet des frais d’entrée se fait ressentir.
Imaginons un souscripteur qui investit 100,000 € dans un contrat d’assurance vie avec des frais d’entrée de 5 %.
Au moment de l’investissement, 5,000 € seront prélevés, et seuls 95,000 € seront effectivement placés.
Si ce même souscripteur conserve son investissement pendant 20 ans et obtient un rendement moyen de 4 % par an, il verra la différence entre les 5,000 € non investis dans la première année et les gains futurs qu’ils auraient pu générer. Cela peut se traduire par une perte de plusieurs milliers d’euros à long terme.
Dans le présent exemple, ces 5,000 € non-placés représentent une perte de 6,113 €.
Les frais d’entrée ne sont pas systématiquement fixes : ils peuvent être négociés
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les frais d’entrée ne sont pas gravés dans le marbre. Si certains contrats d’assurance vie ou de capitalisation affichent des frais d’entrée standard, il est tout à fait possible, et souvent recommandé, de les négocier.
Cela peut se faire à l’occasion de la souscription, mais également lors d’une renégociation de contrat, notamment si le montant investi est élevé ou si le souscripteur est fidèle à l’assureur depuis plusieurs années.
Voici quelques pistes pour négocier ces frais :
- Négocier en fonction du montant investi : Les assureurs sont souvent prêts à faire un effort sur les frais d’entrée lorsque les sommes investies sont importantes. Plus le montant est élevé, plus la marge de négociation est grande. Par exemple, sur des montants supérieurs à 100,000 €, il est possible de réduire les frais d’entrée de manière significative ;
- Comparer les offres du marché : Avant de souscrire, il est essentiel de comparer les frais d’entrée proposés par différentes compagnies d’assurance. Les frais peuvent varier d’un contrat à l’autre, et certaines compagnies sont plus flexibles que d’autres sur la négociation des frais ;
- Mettre en avant la relation à long terme : Si vous envisagez de souscrire à plusieurs contrats ou d’investir sur le long terme, vous pouvez mettre en avant votre engagement envers l’assureur pour obtenir une réduction. Les assureurs apprécient généralement les clients fidèles et sont souvent ouverts à discuter des conditions pour les conserver ;
- Payer plus pour obtenir une réduction : Certains assureurs permettent de réduire les frais d’entrée en échange d’un investissement plus important ou d’une souscription à des options supplémentaires, telles que des garanties additionnelles ou une gestion pilotée du contrat.
L’astuce consiste ici à calculer si l’augmentation de l’investissement vaut la réduction des frais.
Quel impact réel sur la performance du contrat ?
L’un des avantages de la négociation des frais d’entrée est l’effet qu’elle peut avoir sur la performance nette du contrat. Même une réduction modeste des frais peut entraîner une différence significative à long terme, en particulier si le contrat est destiné à une gestion sur plusieurs années, voire décennies.
Par exemple, si les frais d’entrée sont réduits de 3 % à 1 % sur un investissement de 100,000 € avec un rendement annuel de 4 %, la différence de performance peut être de plusieurs milliers d’euros au bout de 20 ans.
De même, les frais d’entrée plus bas permettent à votre capital de se développer plus rapidement, ce qui peut avoir un impact positif sur l’accumulation de votre épargne.
Autres éléments à considérer : les frais de gestion et de sortie
Les frais d’entrée ne sont qu’un aspect du coût global d’un contrat d’assurance vie ou de capitalisation. D’autres frais, comme les frais de gestion annuels ou les frais de sortie (en cas de rachat partiel ou total avant une certaine échéance), doivent également être pris en compte dans l’évaluation de la rentabilité du contrat.
Il est donc important de négocier non seulement les frais d’entrée, mais également de vérifier l’ensemble des frais applicables sur le contrat. Certaines assurances vie, par exemple, offrent des frais d’entrée faibles, mais compensent par des frais de gestion plus élevés.
Dans ce cas, le souscripteur peut se retrouver désavantagé sur le long terme.
Négocier les frais d’entrée, un levier pour optimiser son investissement
Les frais d’entrée dans une assurance vie ou un contrat de capitalisation peuvent sembler anodins de prime abord, mais ils peuvent avoir un impact significatif sur la rentabilité de votre investissement à long terme. Négocier ces frais peut permettre de maximiser votre capital investi et d’améliorer le rendement global du contrat.
Avant de souscrire, il est essentiel de prendre le temps de comparer les offres, de discuter des conditions avec l’assureur et de comprendre l’ensemble des frais appliqués. Une négociation bien menée peut se traduire par des économies substantielles, qui, à long terme, contribueront à faire fructifier votre épargne de manière optimale.
En résumé, si vous avez la possibilité de négocier vos frais d’entrée, ne laissez pas cette opportunité passer. Cela fait partie de la gestion active de votre patrimoine et peut avoir des conséquences très favorables sur votre avenir financier.