Les temps sont durs pour ceux qui recherchent un crédit immobilier pour financer l’achat de leur logement.
En quelques mois, les taux d’intérêt ont bondi, passant de 1.50 % en moyenne en avril 2022 à 3.20 % actuellement, pour un emprunt sur vingt ans.
Résultat : les candidats acquéreurs doivent, à budget égal, se priver de 11 mètres carrés environ, selon les derniers calculs de la Banque de France. Pis, bon nombre d’acheteurs voient leur demande de crédit purement et simplement retoquée.
La part des dossiers finançables s’est réduite, passant de 64 % à 56 % entre janvier 2022 et mars 2023, contre 70 % en 2021.
Dans les faits, pour trois dossiers types déposés en banque, tous obtenaient leur prêt il y a un an ; désormais, l’un ne peut plus avoir accès à un financement, tandis que, pour les deux autres, la situation s’est sérieusement dégradée et ne va pas s’améliorer si les taux continuent de grimper, ce qui est plus que probable.
Le deuil des prix élevés
Bien sûr, chaque situation est particulière. Cependant, une chose est certaine : les banques se montrent particulièrement scrupuleuses lorsqu’il s’agit d’octroyer un crédit immobilier.
Les dossiers sont passés au peigne fin : les revenus de ceux qui empruntent, évidemment, mais aussi l’apport personnel, la situation professionnelle, la gestion des comptes, jusqu’à la capacité d’épargner avant, mais aussi après, l’achat.
Pour le moment, l’on n’assiste pas à un blocage généralisé, et la demande et le volume de crédits distribués restent importants. Toutefois, la situation pourrait se gripper rapidement.
C’est du côté des vendeurs que se trouve une partie de la solution à ce blocage qui menace : tout dépendra du temps qu’ils prendront pour faire le deuil des prix élevés qui ont été atteints en 2022.
Le moment n’est pas encore venu, même si des indicateurs relèvent déjà des baisses de prix dans certaines métropoles et régions, un mouvement qui reste limité, personne ne pouvant dire quand il prendra plus d’ampleur.
Sans doute parce qu’il existe d’autres facteurs qui soutiennent le marché de l’Immobilier, comme la pénurie de logements en France ou le retour de riches investisseurs étrangers dans quelques zones.
En tout cas, la fête est bel et bien finie sur le marché immobilier.
Et il ne faut rien attendre du côté des taux : les plus optimistes n’envisagent pas de détente sur ce front avant la seconde moitié de 2024. Le temps où certains pouvaient emprunter sous les 0.90 % sur 20 ans appartient au passé et n’est pas près de revenir.