La Bourse de Paris débute le mois de juillet dans le rouge, plombée par les tensions commerciales croissantes entre les grandes puissances économiques. Le bras de fer douanier entre les États-Unis, la Chine et l’Union européenne inquiète les investisseurs. À l’approche du 9 juillet, date clé pour l’entrée en vigueur de nouvelles surtaxes américaines, le CAC 40 accuse le coup.
Le point sur un contexte économique de plus en plus instable.
Un CAC 40 sous pression dans un climat d’incertitude
Paris, 4 juillet 2025 – La Bourse de Paris évolue en territoire négatif en ce vendredi matin, alors que les inquiétudes grandissent autour d’un renforcement des barrières douanières. L’administration Trump, fraîchement réinstallée à la Maison-Blanche, prépare de nouvelles mesures commerciales qui pourraient bouleverser les équilibres internationaux.
À 9h55 (heure de Paris), le CAC 40 reculait de 0,77 %, cédant 59,84 points pour atteindre 7 694,71 points. Cette baisse partielle efface le léger rebond observé la veille (+0,21 %, à 7 754,55 points), dans un contexte de nervosité croissante sur les places financières européennes.
L’escalade douanière relance les craintes d’une guerre commerciale
À l’origine de ce climat tendu : le projet de relèvement massif des droits de douane par les États-Unis, ciblant principalement des produits européens. Le président Donald Trump accuse l’Union européenne d’iniquité fiscale à l’encontre des entreprises américaines, notamment dans le secteur technologique.
Initialement envisagées à hauteur de 20 %, les surtaxes pourraient atteindre jusqu’à 50 %, selon des fuites diplomatiques relayées cette semaine. Les secteurs visés incluent l’industrie, l’agroalimentaire, et les technologies, exposant directement plusieurs fleurons du CAC 40 à des pertes de compétitivité.
Bruxelles mise sur la négociation de dernière minute
L’Union européenne, consciente des risques systémiques d’un durcissement commercial, cherche à maintenir la porte du dialogue ouverte. Jeudi, la Commission européenne a rappelé son intention de trouver un compromis équitable, alors que les discussions de la dernière chance se poursuivent à Washington.
Le commissaire européen au Commerce, Maroš Šefčovič, mène les tractations dans l’espoir d’éviter une escalade. Mais sur les marchés, l’optimisme s’effrite. Les analystes notent que les investisseurs anticipent désormais un scénario de confrontation, avec des conséquences directes sur les multinationales françaises exposées à l’international.
Parmi les plus touchées figurent les entreprises de l’aéronautique, du luxe ou encore de l’agroalimentaire, pour lesquelles les États-Unis représentent un marché stratégique.
La Chine riposte et élargit le conflit commercial
Comme pour complexifier davantage la situation, la Chine a annoncé ce vendredi de nouvelles taxes sur les spiritueux européens, en représailles aux restrictions décidées par Bruxelles contre les voitures électriques chinoises. Pékin dénonce des mesures protectionnistes déguisées et promet une réponse « proportionnée mais ferme ».
Les répercussions ne se sont pas fait attendre : des groupes comme Pernod Ricard ont vu leur action chuter de plus de 2 % en quelques heures. L’entreprise réalise une part significative de ses ventes en Asie, et la perspective d’une guerre tarifaire sino-européenne pèse lourd sur les perspectives du secteur.
Une volatilité appelée à durer
Dans ce contexte hautement incertain, la volatilité s’installe sur les marchés financiers. Les investisseurs scrutent la moindre déclaration issue de Washington, Bruxelles ou Pékin, espérant encore l’émergence d’un terrain d’entente d’ici le 9 juillet.
« Il est encore possible qu’un accord de dernière minute évite un choc tarifaire majeur », estime un stratégiste chez Natixis. « Mais les signaux sont contradictoires, et la moindre déclaration peut désormais faire basculer les indices ».
Le CAC 40, baromètre de l’économie française, reste suspendu à ces développements diplomatiques. Dans un monde déjà fragilisé par la hausse des taux d’intérêt, les tensions géopolitiques, et une demande chinoise en berne, une guerre commerciale ouverte serait un facteur de risque majeur.
Des marchés à fleur de peau
À cinq jours de l’échéance fixée par les États-Unis, la Bourse de Paris reflète une inquiétude profonde.
Le bras de fer commercial entre les trois grandes puissances – États-Unis, Union européenne, Chine – dépasse le cadre économique et menace de peser durablement sur la croissance mondiale.
Les investisseurs naviguent à vue dans un climat tendu, où chaque annonce peut faire vaciller les marchés. Le sort du CAC 40 dans les semaines à venir dépendra largement de l’issue des négociations commerciales. Une chose est sûre : l’été 2025 s’annonce mouvementé sur les marchés financiers.